Après trente minutes de marche
sur une route boueuse qui rend l’accès au champs (daampora en kanak) difficile, la cueillette
démarre. Des avocats mûrs de couleur vert pomme sont prêts à être ramassés. Au
sommet d’une colline se trouve le champs du mari de Julie, légué par ses
ascendants. Julie surnommée Waybate dans sa langue kanake, est une femme de 42
ans, habitant à la tribu de Tendo depuis son mariage. Sous une chaleur
étouffante, accroupis, le dos courbé, avec les mains enfouies dans le sol, les
premières racines d’ignames sont déterrées. Les mains couvertes de boue parfois
blessées, la terre est remise à sa
place. Plus haut, après une montée glissante et incertaine, les mains sont
remises au sol afin de chercher les maniocs sous terre. Après un grand effort,
les maniocs montrent enfin leurs tubercules. Non loin de là, le buisson aux
piments dit « le pied piment ». Une dizaine de piments verts cornus
d’environ dix centimètres sont ramassés. Au bout du chemin, un tronc d’arbre
imposant bouche le passage. En essayant de le franchir, une élève se blesse le
pied, Julie très attentive s’empresse de chercher des feuilles médicinales.
Elle revient avec du Lantana, dit Matana dans la langue kanake, les mâche puis
les pose sur la blessure. Quelques minutes plus tard, grâce à la plante le sang
coagule et l’activité reprend. En s’agrippant aux bananiers, le sommet est
atteint. De longues tiges vertes dépassent du sol, des oignons verts se
trouvent à la racine. Une fois déracinés, une pause s’impose, la dégustation de
canne à sucre commence. Munis de machette, le long bâton sucré est coupé en
fines tranches pour faciliter le partage de la « sucrerie ».
L’arrivée de la pluie interrompt le moment de repos. Il est temps de redescendre.
Le sol est de plus en plus glissant, les pieds s’enfoncent dans la terre
humide. Le chemin est toujours aussi précaire, surtout avec la charge des
fruits et légumes sur le dos. Heureusement que la rivière est proche pour se
rafraîchir et le plus important, laver la récolte afin de l’utiliser pour le
repas du soir.
Ecrit par Amala et Vania
Photos à venir... problème de connexion
Comme quoi, la blessure d'un élève permet de découvrir et d'apprécier les plantes traditionnelles médicinales...
RépondreSupprimerça c'est de l'immersion!
RépondreSupprimerJ'ai écrit et publié des commentaires dernièrement pour chaque plusieurs articles et je me rends compte qu'ils n'apparaissent pas. Je suis déçue.
RépondreSupprimerComme quoi voilà un problème (la blessure) qui se transforme en une expérience enrichissante (les herbes médicinales)...
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