Olivier Houdan, raconte l’histoire de la Nouvelle-Calédonie, ancienne terre de bagne qui a vu ses premiers bagnards français pénétrer par bateau sur la Grande-Terre en 1864. Trois types de bagnards furent emprisonnés : les transportés pour des meurtres ou violences sexuelles, les relégués récidivistes des délits mineurs et les prisonniers politiques, les communards par exemple.
Le gouvernement français était à la recherche
d’un endroit moins rude que le bagne guyanais, car en effet le climat
calédonien est plus clément, et présente un meilleur endroit pour ces
prisonniers.
Les transportés sont ceux qui ont
construit en grande partie la ville de Nouméa. Les relégués travaillaient en
tant qu’ouvriers pour construire des ouvrages d’arts, des meubles, des ponts et
des chemins de fers pour les mines. Les déportés ne travaillaient pas mais
avaient le droit de sortir des camps sous surveillance constante, ce qui n’est
pas le cas de tous les bagnards. De plus, ils avaient le droit, une fois leur
peine terminée de choisir leur travail ou mieux, de retourner en France. Parmi
ces bagnards ils y avaient des arabes, qui préféraient rester sur les terres
après être libérés.
Les colons prennent les meilleurs
terres aux kanaks pour les offrir par la suite aux anciens détenus. L’agrandissement
des zones pénitenciers, les vaches d’élevage qui piétinaient les champs
d’igname, entraînèrent des conflits entre
le colon blanc et le peuple originel. Le grand chef Atai, indépendantiste, ne
pouvant pas supporter cette spoliation des terres, va engendrer des révoltes
sanguinaires. Durant ces révoltes, les français recrutèrent les libérés du
bagne, des arabes et certains kanaks - notamment de la tribu des Canala. En
faisant cela, ils se battent contre leur propre principe. Les colonisés se
retrouvèrent à leur tour colonisateurs… ironie de l’histoire, cela en fait l’un
des grands paradoxes de l’histoire Calédonienne.
Ecrit par Amine, Axelle et Hayette
Photos : Hayette
A la fin du XIXème siècle, une
nouvelle forme de colonisation se développe : la colonisation libre.
Certains français décident de leur plein gré de s’installer en
Nouvelle-Calédonie pour cultiver des terres, c’est pour cela que cette
colonisation s’appelle aussi la colonisation agricole.
Le gouverneur a demandé à ce que l’on remplace les bagnards par des hommes libres, pour « fermer le robinet d’eau sale » selon ses dires. Il attribue les terres prises aux kanaks aux nouveaux colons. C’est le cas avec John Higginson qui décide d’installer une usine pour produire du sucre à Bourail. Il s’engage à fournir le matériel ainsi que la matière première pour faire tourner l’usine. En contre partie, il demande à l’administration pénitencière de lui fournir de la main d’œuvre appelée à cette époque « le contrat de la chair fraiche ». Cette usine, symbole de la colonisation agricole, est classée au patrimoine historique de la province Sud. Les champs ayant été ravagés par les sauterelles, des merles molluques ont été amené. Ainsi, après avoir mangé les sauterelles, ils ne sont jamais repartis. Ces oiseaux aux pattes jaunes ont d’ailleurs donné le nom à la ville de Bourail, (qui signifie patte jaune en une langue kanake).
Le gouverneur a demandé à ce que l’on remplace les bagnards par des hommes libres, pour « fermer le robinet d’eau sale » selon ses dires. Il attribue les terres prises aux kanaks aux nouveaux colons. C’est le cas avec John Higginson qui décide d’installer une usine pour produire du sucre à Bourail. Il s’engage à fournir le matériel ainsi que la matière première pour faire tourner l’usine. En contre partie, il demande à l’administration pénitencière de lui fournir de la main d’œuvre appelée à cette époque « le contrat de la chair fraiche ». Cette usine, symbole de la colonisation agricole, est classée au patrimoine historique de la province Sud. Les champs ayant été ravagés par les sauterelles, des merles molluques ont été amené. Ainsi, après avoir mangé les sauterelles, ils ne sont jamais repartis. Ces oiseaux aux pattes jaunes ont d’ailleurs donné le nom à la ville de Bourail, (qui signifie patte jaune en une langue kanake).
Ecrit par Louna, Alan et Garance
Photos : Alan
J'ai un peu de mal à comprendre la vie d'aujourd'hui par rapport à un certain héritage de cette époque en vous lisant. Est-ce qu'il y a des idées reçues sur les descendants des prisonniers? Est-ce que les gardiens étaient aussi là? Quels rencontres avec les gens qui étaient là?
RépondreSupprimerVotre article m'a donné envie d'aller voir plus loin ... et j'ai découvert que parmi ces "transportés", il y avait de nombreux Algériens qu'on expédiat au bagne à 22 000 km pour être sûr qu'ils n'en reviennent pas.
RépondreSupprimerIls ont laissé une descendance très nombreuse en Calédonie (sans doute au moins 15 000 personnes), métisse par la force des choses puisque, contrairement aux autres bagnards, à la fin de leur peine, ils n'avaient pas le droit de faire venir leur famille.
Ils sont surtout dans la région de Bourail, où vous êtes allés ... en avez-vous rencontré ?
C'est intéressant et pas si simple qu'on pourrait le croire!
RépondreSupprimerJe me pose plusieurs questions après la lecture attentive de votre article.
RépondreSupprimerPourquoi le gouvernement français était-il soudain attentif à la qualité de vie de ses bagnards alors qu'il les envoyait à l'autre bout du monde ? Guyanne ou Nouvelle Calédonie ?
Si je comprends bien, les déportés étaient les prisonniers politiques ?
J'imagine que ce n'était pas tous les arabes qui décidaient de rester en Nvelle Calédonie, une fois libérés. Mais cette histoire des anciens colonisés qui deviennent colons à leur tour est très intéressante.
Bravo pour votre article même s'il ne m'a pas toujours paru très clair.
Très intéressante, cette histoire de bagnards. Même si j'ai peine à croire que le bagne en Nouvelle Calédonie a été créé pour donner aux bagnards de meilleures conditions de vie. Je ne pense pas que c'était vraiment la motivation des autorités françaises.
RépondreSupprimerC'est complexe et intéressant. Et on a envie d'en savoir plus.
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