Dans un terrain humide en saison fraiche, sec en été,
mélangeant plaines et montagnes, se trouvent des poivriers et du basilic
sauvages, des niaoulis (sorte d’eucalyptus) ou encore des fraises des
bois. Toute cette flore surplombe une
vue, difficile d’accès, permettant d’apercevoir la limite entre la province Nord
et la province Sud, ainsi que les tribus Azareu (Chicago) et Ny qui témoignent
de la modernité. Effectivement, aujourd’hui de plus en plus de tribus préfèrent
le béton à la paille traditionnelle. De plus, l’entretien est plus simple et
protège mieux des cyclones.
C’est donc au milieu de ses cent hectares de verdure
tropicale que Patrick Robelin réside, à dix kilomètres de Bourail. Il est marié
à Daniela, une femme native de Nouméa. Descendant d’un transporté originaire du
Jura, qui a purgé une peine de 5ans pour meurtre, il fait partie des caldoches
(nom donné aux calédoniens blancs). Patrick fréquente des kanaks que ce soit
des amis, au travail ou dans sa famille, suite au métissage. D’ailleurs, de
1994 à 2009, il était directeur d’école sur Yaté, Païta et Bourail, où tous les
calédoniens se mélangent.
Durant les cinq années suivantes, il a eu une
expérience politique, en étant par exemple élu provincial. Il souhaite
« avancer ensemble entre kanaks et caldoches ». Pour Patrick, qui se
sent plus calédonien que français, la Nouvelle-Calédonie a les moyens de
prendre son indépendance, mais il a peur que lui, en tant que caldoche, soit
rejeté. Il a aussi peur que ce soit le droit coutumier et non le droit pénal
qui s’applique en cas d’indépendance.
Même s’il occupe un poste d’instituteur dans une école
privée à Bourail, il prend beaucoup de temps à s’occuper de sa propriété. Il y
élève des bovins, possède quelques ruches sauvages, et a deux mille pieds
d’ananas.
Cette rencontre s’achève autour d’un repas typique préparé
généreusement par Daniela, chez elle. Entre hospitalité et convivialité, sous
une pluie fine, se mélange l’odeur du cerf mariné, grillé au barbecue et
beignets à la banane.
Pour marquer cet évènement, un Kaori a été planté en
notre honneur. Cette espèce endémique de la Nouvelle-Calédonie a une durée de
vie de mille ans. Chaque personne présente dépose une poignée de terre dans le
trou pour planter l’arbre. Cela représente un moment symbolique, chargé
d’émotion. A chaque fois qu’ils passeront devant, ils nous ont promis de penser
à nous, et de le garder en pleine santé, pendant mille ans si possible…
Ecrit par
Louna, Garance et Alan
Photos :
Alan
Jolie coutume que celle de la plantation d'un kaori et de vous faire participer à l'évènement !
RépondreSupprimerBravo pour cet article, bien écrit, avec une recherche de vocabulaire que l'on apprécie.
J'ai bien apprécié le symbolisme de l'arbre commémorant votre visite et appelé à vivre mille ans.
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé les photos aussi.