Un père Noël kanak



Genou à terre, déposant une statue de bois, un manou (tissu traditionnel réservé à la coutume), ainsi que de la monnaie, Paul Neaouthyne « fait la coutume » dans le plus grand des silences.
Il se relève et tous plongent leurs regards dans celui du « Père Noël Kanak ». Les applaudissements retentissent, leurs yeux brillent, la coutume prend fin. Les Kanaks  remercient le groupe d’avoir traversé l’océan pour venir à leur rencontre, désormais les dionysiens peuvent marcher où bon leur semble sans craindre d’attiser les regards. Le groupe se sent maintenant chez lui et est invité à se diriger dans le hall où une table est dressée : poisson frit, cubes de cerf, brochettes de bœuf mijotées, fromages, sucreries,  toutes les saveurs sont au rendez-vous pour éveiller les papilles des convives. Un accueil des plus chaleureux, une ambiance conviviale. L’apéritif fini, les échanges sur le statut de la Nouvelle-Calédonie peuvent commencer. 
L’indépendantiste Kanak vêtu de sa chemise jaune prend place au centre de l’hémicycle. Sa présence se fait remarquer. Sa grosse barbe blanche recouvre la moitié de son visage, les yeux sont à peine visibles, mais le regard souriant. L’imposant Kanak introduit  la discussion. C’est le leader indépendantiste de la province du nord. Il fait parti du PALIKA un groupe pro-indépendantiste. La restitution des terres de son peuple est un sujet qui lui tient à cœur, tout comme cela l’était pour le chef Ataï. Il se bat pour la reconnaissance des siens et revaloriser le terme Kanak. A l’origine ce mot s’écrivait Canaque, c’était une expression péjorative apportée par les Colons, qui les comparaient à des sauvages. Ce peuple premier s’est réapproprié ce terme en guise de fierté.
Aujourd’hui, le combat pour l’indépendance se poursuit. Depuis 1988, les Kanaks et les caldoches ont comme projet de travailler, main dans la main, à l’avenir du pays.  

Durant les 25 ans qui ont suivi la signature des Accords de Matignon, les Institutions ont changé, de nombreuses compétences ont été transférées aux instances de la Nouvelle-Calédonie, telles que l’éducation ou l’emploi. L’accession à la pleine souveraineté reste néanmoins la priorité et le dernier objectif. Pour y accéder il faut encore transférer les compétences régaliennes qui sont, la monnaie, la justice, la défense, la police et le statut international.





Ecrit par Yanis




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