Après quelques minutes d’attente, l’homme à l’allure de cow-boy apparait. D’un geste de la main, il accueille tout le monde à la table où est préparé un majestueux petit-déjeuner. Des paroles s’échangent, l’ambiance est conviviale.
Jean-Pierre est un descendant de
déporté algérien résidant à Bourail. Issu d’une famille pauvre de déportés, petit
fils de bagnard, son grand-père a été envoyé vers le caillou en 1867, pour
assassinat. Trente ans plus tard, son père est déporté pour le même motif. Brevet
industriel à la main, il commence à travailler à l’usine SLN qui se situe à
Doniambo. Il devient très jeune syndicaliste. En
1967, il est élu à l’Assemblée Territoriale, c’est le début d’une grande
carrière politique. Selon Jean-Pierre Aïfa il faut avoir un objectif, des
ambitions et beaucoup travailler pour réussir : « On peut partir de
zéro et réussir sa vie ».
Le futur de la
Nouvelle-Calédonie, se décidera dans quelques années par un référendum qui aura
lieu en 2018. En effet, le khalife affirme que l’avenir est entre les mains des
calédoniens. Selon lui, le pays doit être indépendant afin d’avancer dans son
projet de société. Après les Accords de Matignon en 1988, la mentalité du
peuple n’a cessé de progresser pour ainsi développer le vivre ensemble.
En 1977, Jean-Pierre Aïfa est élu
vice-président de l’association des maires de Nouvelle-Calédonie, un moment exceptionnel
dans sa carrière puisqu’il y rencontre Jean-Marie Tjibaou, un indépendantiste
et signataire des Accords de Nouméa. Lors de la célébration du Mélanésia 2000,
une organisation festive accueillant de nombreuses cultures, les deux hommes
ont eu un fort rapprochement ce qui a créé des liens politiques et amicaux
entre eux. Leur travail est basé sur une énorme confiance et beaucoup de
respect.
A la suite, de l’assassinat de Jean-Marie
Tjibaou, le khalife déclare : « Jean-Marie Tjibaou est un grand
monsieur, parce qu’il avait la carrure d’un homme d’état, il était très
sincère ». Le « shérif algérien » a été totalement bouleversé et
semble toujours avoir du mal à s’en remettre. Le jour de son enterrement,
Jean-Pierre Aïfa a eu la lourde tâche de prononcer le seul discours avec
énormément d’émotion. Jean-Marie Tjibaou et Jean-Pierre Aïfa, une amitié gravée
sur le caillou.
Ecrit par Hicham, Kady, Amala et Vinash
Beau portrait de cet homme intéressant à rencontrer, sans nul doute.
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