Casaque numéro 2

Les boxes en fer à l’entrée sont clos et vides de leurs occupants, l’attention est ailleurs, plus loin dans les allées. Il faut d’abord passer devant les stands de boissons multicolores faits de taule et c’est là, derrière le fond des stands que commence le spectacle. La foule se regroupe sur les gradins, d’autres qui veulent être au plus près de l’action sont accrochés aux rambardes de fer qui entourent le champ de course. Tous partagent la même  envie, celle de voir arriver leur favori. Ils ont les yeux rivés sur la piste, l’excitation contenue  inonde leurs yeux. Le stress se fait sentir, les poils de leurs bras se hérissent, ils tremblent. Les chevaux sont lâchés. Tout se précipite, sous le ciel couvert et le temps humide qui lui colle à la peau, la foule se lève pour encourager son favori. Les chevaux dansent dans une course folle, passent le premier virage et arrivent  sous les yeux des spectateurs. Cris de joie. La fin du deuxième tour arrive, c’est la dernière ligne droite. Les cris toujours plus forts arrivent presque à couvrir les hurlements du commentateur, les encouragements s’affolent, un cheval passe la ligne d’arrivée. La foule est partagée entre victoire et défaite, puis tout retombe, elle se disperse et la musique se fait de nouveau entendre. Un peu plus loin près des stands, Jean Pierre Aïfa, homme connu et respecté dans le milieu, à l’allure de cowboy, est en pleine discussion avec Murielle une habituée de 51 ans. Ils se remémorent l’origine des courses hippiques en Nouvelle Calédonie. Tradition depuis maintenant un siècle, introduite dans le territoire par les bagnards Algériens. Sur le banc vert ont peut voir Kewelle et Enrik âgés d’à peine 12 et 14 ans. Pourtant, ils sont déjà professionnels des courses hippiques. L’amour qu’ils portent à leurs chevaux se voit dans leurs yeux. Kewelle possède lui-même un cheval, Feathered, un pur sang à la magnifique robe noire que sont père lui a offert. Il en est très fier tout comme Enrik son cousin. Lorsque la bête vole sur les pistes tout deux n’ont d’yeux que pour elle, leurs cœurs battent à l’unisson de celui du bel animal. Il va d’ailleurs entrer sur le champ de course et ils se précipitent vers les rambardes de fer. Les yeux des garçons sont encore brillants quand soudain en pleine course Feathered se tord la cheville. La foule inquiète, déçue, désemparée et curieuse se regroupe autour du cheval. Une voie forte demande aux gens de s’écarter. Le jockey descend de la monture, l’entraineur arrive et retire la selle, le cheval défaille, retrouve ses forces et se débat puis, tombe. C’est la fin, le sort de l’animal est en train de se décider. Si le cheval coûte trop cher à soigner le propriétaire ne pourra plus s’en occuper. Une grande bâche bleu est tendue devant l’animal afin de le cacher de la foule. Le choix est fait. C’est la mort

Ecrit par Lisa, Vania et Yanis
Photos : Yanis
















4 commentaires:

  1. BRAVO!!!
    Continuez à nous faire partager votre expérience!

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  2. Quelle est triste votre histoire !
    Lisa, Yanis et Vania, vous avez un style superbe qui m'a entraînée avec émotion dans cette course. Et le choc a été d'autant plus grand que la fin est tragique...
    Bravo pour les photos aussi.
    Continuez !

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  3. Votre histoire est trop triste ! Je ne comprends pas qu'on n'ait pas soigné Feathered. Il aurait toujours pu servir d'étalon !

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  4. Triste histoire mais beau reportage photo.

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